Voici un petit tour d'horizon des représentations d’Ève, une des principales figures bibliques, dans la peinture. La moitié d'Adam, du Moyen-Âge à nos jours, a fasciné la plupart des artistes, à cause de sa trop grande curiosité. Première Pécheresse, subalterne de l'homme, rebelle en un sens, elle a fasciné de nombreux artistes qui, au XIXe, l'ont parée de sensualité dans leurs peintures. Ève est toujours représentée en blonde ingénue, qui se laisse tenter par le serpent. Du Moyen-Âge au XXe, sa physionomie ne change guère, sauf chez Burne-Jones, où elle devient brune. Elle est tout le temps peinte avec Adam, ne disposant pas d'une vraie autonomie. Cependant, au fur et à mesure des siècles, elle gagne en personnalité, sensualité, et est même représentée seule, ou supplantant Adam (voir la toile de Klimt). Le portrait de Lévy-Dhurmer est très fort puisqu'Eve y est seule, et son regard porte à la mélancolie, peut-être pense-t-elle à l'Eden dont elle et Adam ont été exclus ? De plus, sa chevelure se teinte de roux, couleur incendiaire chère aux symbolistes du XIXe, dont sont parées toutes les femmes fatales...
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Adam et Ève, anonyme (Moyen-Âge) |
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Adam et Eve au Paradis, Johann König (XVIe)
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Dieu réprimant Adam et Ève, Le Dominiquin (XVIIe) |
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Satan Watching the Caresses of Adam and Eve, William Blake (XVIII-XIXe) |
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Love among the ruins, Edward Burne-Jones (XIXe) |
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Paysage avec Ève, Odilon Redon (XIXe) |
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Eve, Lucien Lévy-Dhurmer (XIXe) |
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Adam et Ève, Gustav Klimt (XIXe) |