Quatrième de couverture :
Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive.
Lorsque surgit d'un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l'héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu'une inquiétante torpeur s'empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla... Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais "par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain". Métaphore implacable de l'amour interdit, Carmilla envoûte jusqu'à la dernière ligne... jusqu'à la dernière goutte de sang !
Lorsque surgit d'un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l'héroïne. Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu'une inquiétante torpeur s'empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla... Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais "par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain". Métaphore implacable de l'amour interdit, Carmilla envoûte jusqu'à la dernière ligne... jusqu'à la dernière goutte de sang !
La quatrième de couverture résumant très bien l’intrigue, je ne pense pas qu’un résumé plus approfondi soit nécessaire. Sachez cependant que la nouvelle est écrite du point de vue de Laura, qui n’est alors qu’une enfant lorsque les faits se déroulent. Cette précision est, je pense, essentielle pour comprendre l’aspect psychologique de la jeune fille au court de l’histoire.
Sur le fond, Carmilla est l’une des premières histoires traitant de vampirisme, et probablement la première mettant en scène une vampire. Il fait partie du recueil Les Créatures du miroir, ou les papiers du docteur Hesselius publié en 1872 par Joseph Sheridan Le Fanu. Il fait partie de la vague appelée ‘Roman Gothique’.
Carmilla se distingue pourtant sur un point : la sexualité des protagonistes. Car si Carmilla est une vampire que ne s’en prend qu’aux jeunes filles, la relation qu’elle entretient avec Laura est clairement plus qu’amicale. Si cet amour est pleinement assumé par la vampire, il reste obscur pour Laura, car trop jeune à l’époque pour comprendre et réaliser la puissance de certains mots que Carmilla a à son égard. C’est pourtant cet amour interdit qui va sceller le destin des deux enfants. Le Fanu joue d’ailleurs de cette incompréhension de Laura vis-à-vis de l’amour et de l’attirance que Carmilla lui évoque pour ‘tromper’ la censure typique de l’ère victorienne, trop « pure et morale » » pour publier et diffuser ce genre de littérature.
Sur la forme, il est important de remettre l’histoire dans son contexte et dans son époque pour pleinement l’apprécier. En effet, si le style peut paraître désuet ou vieillot, et l’intrigue peu travaillée, il faut garder en tête que cette œuvre est l’une des premières du genre ‘Fantastique’. A l’opposé de nombre de productions actuelles, l’accent est d’avantage mis sur les personnages et leur psychologie que sur l’action.
Il est également important de noter que c’est Carmilla de Le Fanu qui a inspiré Dracula de Bram Stocker, bien que ce dernier ait totalement éclipsé son fondateur. Il est aussi amusant de remarquer que les deux auteurs sont irlandais.
Pour conclure, si Carmilla reste une nouvelle un peu « molle », elle n’en reste pas moins très bien écrite et très intéressante pour quiconque s’intéresse à la littérature, aux « textes fondateurs » , au surnaturel, et bien sûr, aux vampires. Je ne peux que vous le recommander.
Carmilla, Joseph Sheridan Le Fanu – Babel 2007